De mon lit je contrôle le monde.
J'habite haut, très haut. J'entends, je vois et je sens, je regarde et je vis. Un peu.
Parfois, je descends, je prends ma respiration, je m'immerge et je reçois. Purement. Je laisse s'imprimer sur ma sensibilité tout ce qui converge vers moi, sans m'y dérober, sans interposer quoi que ce soit d'intellectuel ou de cognitif entre mes nerfs et le monde. Par flemme, par facilité, par jeu, par expérience.
Si l'on ne peut atteindre l'absolu derrière un esprit en activité, pourquoi ne pas renoncer pour un temps à ces facultés qui font de nous des hommes, pourquoi ne pas se transformer en objet sans volition ni vélléité pour recevoir en bloc la matière première sensorielle ? Bien sûr, elle fuit à toute bringue, surtout si on tente de se rebrancher. Comment garder la mémoire enclenchée tout en désactivant le système d'exploitation ? Ca devrait être possible, pas besoin a priori d'être un génie pour trouver ce qui se cache sur les goutelettes presque impalpables.
Bref, je finis toujours par remonter. Alors je fais la même chose, depuis mes hauteurs.
Je me dis souvent que la mise en veille de mon esprit dure de plus en plus longtemps, qu'un jour je ne me réveillerai plus.
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